Aller au contenu

Page:Pechayrand - Essai sur le médicament.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tout comme l’aliment, le médicament organique subit une véritable digestion. Il perd ses éléments sucrés dans l’estomac et abandonne sa graisse et les matières résineuses dans l’intestin grêle, tandis que le ligneux forme résidu et entre dans la constitution des fèces. Si c’est une substance minérale, c’est une action de composition ou de décomposition d’abord et de recomposition ensuite.

Les autres voies d’administration n’offrent pas des conditions si propices à ces modifications possibles de la substance employée. En effet, si on fait absorber par la peau, le rectum, les séreuses, etc., on ne met plus, en face des médicaments, des principes actifs capables d’altérer fortement leur état chimique. Et encore, dans le cas des séreuses, y a-t-il un agent protecteur, un liquide albumineux sur le rôle duquel nous nous étendrons plus loin.

La combinaison de plusieurs agents dans l’économie est aussi une source de mutations médicamenteuses. L’antimoine, le cuivre, le mercure, le plomb, l’argent et leurs sels métalliques donnent, avec l’iodure de potassium et par double décomposition, un sel de potasse soluble et un iodure insoluble. Il y a là une incompatibilité qu’il faut savoir ne pas provoquer. Cette incompatibilité se produit encore quand de deux médicaments l’un entre et l’autre sort : on a vu chez l’homme des colorations particulières de la peau à la suite d’un traitement interne par les sels d’argent et de bains sulfureux donnés pendant cette médication.