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Page:Pechayrand - Essai sur le médicament.djvu/44

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du mystique et de l’extraordinaire, et qui commence, heureusement, à compter ses jours.

D’autres n’ont vu dans l’action intime des médicaments que des phénomènes d’ordre chimique. Le sang est oxydé ou désoxydé ; les acides végétaux ou leurs sels, introduits dans le sang, sont transformés en carbonates ; les matières organiques subissent comme une fermentation (amygdalite et émulsine donnant naissance à de l’acide cyanhydrique) ; les substances métalliques se combinent avec certains éléments du sang (lactate de peroxyde de fer) ou des tissus, et n’en changent les propriétés vivantes que parce qu’elles modifient leurs propriétés chimiques. Liebig considère les éléments des tissus, combinés avec certaines substances, comme des eschares moléculaires inaptes à la vie et devant s’en détacher.

Il existe encore une autre doctrine, celle des actions vitales, par laquelle on a cherché à rendre compte de l’action intime des agents médicamenteux. Leur présence au sein des tissus, leur contact avec les éléments, modifient, suivant ces doctrinaires, leur mouvement fonctionnel. Mais ces mots, catalyse, présence, n’expriment rien et ne donnent aucune idée du mécanisme de l’action médicamenteuse, et il est probable que c’est par un phénomène physico-chimique que les molécules organiques doivent leurs changements dans leur manière d’être.