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Page:Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/143

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amena la découverte de deux Polonais, agents de Dombrowski ; on constata non seulement l’attentat criminel dont l’un d’eux venait de se rendre coupable, mais encore la présence de moyens incendiaires d’autant plus dangereux que la maison contenait une librairie.

» Les deux Polonais qui, sous le régime de la Commune, avaient semé la terreur dans tout le quartier voisin du Luxembourg, furent, en raison des charges accablantes qui pesaient sur eux, passés sommairement par les armes.

» Au quartier général du Luxembourg, le 29 mai 1871.

» Le général commandant en chef
le 2e corps,
» de Cissey. »

C’est complet : un coup de feu, des Polonais, des agents de Dombrowski, ayant semé la terreur dans le quartier, des préparatifs d’incendie… et tout cela est attesté par M. de Cissey dans une pièce officielle… Qu’y a-t-il de vrai ? Rien.

Le comité polonais, présidé par le comte Czartoryski, comité très conservateur, a adressé en 1871, au président de l’Assemblée nationale, un document fort curieux sur le rôle des Polonais dans la Commune. Or, voici ce qu’il dit de cet événement :

« Il est aujourd’hui parfaitement avéré que personne n’a tiré de cette maison sur les troupes : tous les voisins l’attestent ; ç’a été une fausse dénonciation. Quant aux matières incendiaires, c’étaient quelques litres de pétrole qui servaient à l’éclairage de la librairie et qui étaient là depuis le siège. L’un des Polonais fusillés, Wernicki, a servi dans la garde nationale de la Commune ; mais, l’autre, Dalewski, était un jeune homme doux, tranquille, modeste, instruit, qui abhorrait la