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Page:Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/379

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et du Paris-Journal, les historiographes des « chignons jaunes », les « hommes de lettres », chez qui l’habitude d’écouter aux portes remplace l’orthographe, qui poussent aux exécutions, dénoncent les victimes, applaudissent à la tuerie. Il faut du sang à cette littérature de lavabo. Et, d’autre part, à un niveau moins bas, regardez ces deux hommes de théâtre : l’auteur, le critique.

L’auteur est le premier metteur en scène de notre temps pour les aventures scabreuses ; l’autre est professeur de « vaudeville comparé » et pion du monde théâtral. Il donne de la férule sur les doigts des acteurs qui ne savent pas leurs leçons et des auteurs qui ratent « la scène à faire ». Voilà les implacables qui, dans ces désastres, insultaient les vaincus et formulaient la doctrine de la boucherie !


LX

LES TRIBUNAUX MILITAIRES

Je n’ai pas l’intention de suivre, au delà du massacre, ce qu’on a appelé la répression. Après les dernières exécutions de juin, il n’y a plus qu’une répression « légale ». Car, j’ai besoin de le dire, puisque certains de mes confrères ne le comprennent pas, la répression de mai est absolument illégale. Personne, dans un pays civilisé, pas même les agents du gouvernement régulier, n’a le droit de s’improviser juge de la vie de ses semblables ni de tuer sans jugement. L’acte de mettre consciemment et intentionnellement un homme à mort, hors du combat, hors du cas de légitime défense, et sans