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Page:Pelletier - La Femme en lutte pour ses droits, 1908.djvu/31

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la femme en lutte pour ses droits

histoire, des femmes ayant désiré l’égalité des sexes.

Néanmoins jusqu’à ces derniers temps, on n’assistait guère qu’a la protestation isolée de femmes supérieures et capables de raisonner leur ambiance. Pour tout le troupeau masculin et féminin, le fait se confondait avec le droit. À l’homme, être supérieur, appartenait le soin de diriger ; la femme, être subordonné par nature, avait pour devoir étroit d’obéir. « Les femmes sont donc des autorités chez toi ? » me disait, avec l’expression de l’incrédulité la plus méprisante, un nègre bambara il y a quelques années.

Pour que le féminisme ait pu se constituer, il a fallu que les sociétés subissent des transformations profondes, tant dans l’ordre des idées que dans leur état économique.

Avec l’évolution des idées s’en sont allées la plupart des croyances sur lesquelles vivait l’humanité de jadis. Nos ancêtres avaient des fétiches ; hommes ou principes. Le roi, le noble, le prêtre se croyaient d’essence supérieure à l’homme du peuple et au simple fidèle, et de son côté le subordonné se croyait, lui aussi, à sa juste place. Pour son chef, l’inférieur éprouvait des sentiments de respect et d’admiration, si puissants parfois, qu’ils