Aller au contenu

Page:Pelletier - La Femme en lutte pour ses droits, 1908.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27
la femme en lutte pour ses droits

désirs. Naturellement alors la femme de son côté, découvrant dans l’union sexuelle un moyen d’agir sur l’homme, ne manque pas de mettre tout en œuvre pour que ce moyen rende le plus possible.

C’est ainsi que la condition de la femme a été de tout temps, et reste aujourd’hui encore, une servitude tempérée par l’union sexuelle. La femme ne prend pas part à la vie politique, elle est parquée au point de vue économique dans les situations inférieures ; au point de vue intellectuel elle est méprisée et l’épithète de féminin sert à désigner les raisonnements qui manquent de logique ; au point de vue moral, on la traite en enfant rusé et vicieux. Mais si elle réussit à plaire à un homme soit comme épouse, soit comme maîtresse, elle a l’avantage de pouvoir, presque toujours, vivre sans-travailler ; parvient-elle à inspirer une passion, l’homme dépense alors pour elle le plus clair de son avoir et il la couvre de vêtements magnifiques. Dans les moments d’abandon, l’homme est plein de prévenances, il prodigue à la femme aimée les noms les plus tendres. S’il est poète, les mots d’amour se cristallisent en chansons, en sonnets, en madrigaux et l’on répand ensuite sur toutes les femmes les éloges qui n’avaient été destinés qu’à