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Page:Pelletier - La Femme en lutte pour ses droits, 1908.djvu/49

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la femme en lutte pour ses droits

pour le jour des élections législatives, une assistante se leva et proposa que des voitures chargées de fleurs accompagnassent le cortège, de telle sorte que l’on pût jeter des bouquets à la foule spectatrice. Cela sera tout à fait féminin, ajouta-t-elle, à l’appui de son idée. Si toutes les féministes étaient de cette trempe, les partisans du maintien de la prérogative masculine pourraient dormir tranquilles longtemps.

Tout cela, hâtons-nous de le dire, est essentiellement provisoire. Jeune encore, le féminisme, comme tout mouvement qui commence, en est à ses premiers bégaiements ; mais peu à peu il se précisera et deviendra la parole, expression exacte d’une pensée claire. Ce qui était sentiment deviendra raison ; la femme comprendra que ses malheurs ne lui viennent pas de tel ou de tel, mais des entraves que la loi et les mœurs apportent à son développement, et elle réformera la loi et les mœurs.

Avant tout, ce que les femmes ne doivent pas perdre de vue ; c’est qu’il leur faut absolument se viriliser le caractère, car la plupart des échecs éprouvés pas le féminisme tiennent à la pusillanimité de ses adhérents. Qu’elles restent sourdes aux dires des adversaires qui leur reprochent d’imiter les hommes