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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/11

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

chait en couleur brillante sur le fond doré des épis mûrs[1].

Au milieu de la rivière qui traversait le parc, une Île plantée de bouleaux, de chênes et de peupliers formait un riant point de vue. De belles avenues conduisaient à un grand bois de chênes qui rompait agréablement la ligne un peu monotone de l’horizon.

Des parterres réguliers, plantés autour du château, s’harmonisaient avec l’architecture. Un large perron descendait sur une terrasse ornée

  1. L’Ukraine est infiniment plus pittoresque que ie reste de la Pologne. Les villes sont placées en général sur le flanc d’une montagne dont une rivière ou un lac baigne le pied. Le costume des paysans était charmant, surtout lorsqu’ils avaient servi comme cosaques auprès d’un grand seigneur. Le comte en employait un grand nombre. Une veste courte bleu foncé serrait le corps de près, une large ceinture écarlate ceignait les reins et retenait un pantalon très ample et retombant à la turque sur des bottes. Un petit bonnet en peau de mouton noir à fond de drap ou de velours écarlate et un manteau de peau de mouton, complétaient l’habillement. Les paysans de ces contrées sont plus riches et plus heureux que ceux de la Petite-Russie. Leurs demeures, en général élégantes et bien bâties, sont entourées de vergers dont les arbres produisent des fruits excellents : leurs bestiaux sont d’une rare beauté, et dans les troncs creux des tilleuls, ils élèvent des essaims d’abeilles ; chaque ruche leur rapporte près d’un ducat d’or par année. On voit quelques paysans en avoir jusqu’à cent.