que tu as manqué de parole à la Grande-Chambellane.
» Voilà comme on donne un tour faux à cette affaire ; nous passons pour des traîtres, pendant que c’est elle qui a voulu nous tromper. Mais que faire ? Enfin je t’exhorte à revenir s’il n’y a rien à faire, quitte à retourner, s’il le faut, plus tard.
» J’ai peint à Esterhazy le bonheur dont nous jouissions à Kowalowka.
» Il y a bientôt un mois que tu ne m’as écrit, je suis d’une inquiétude inexprimable. »
J’ai moins souffert pour mes enfants en les mettant au monde que je ne souffre pour leur donner une existence civile. Mon existence est un supplice !… »
Il faut ajouter au chagrin que la séparation causait à la comtesse l’inquiétude qu’elle éprouvait pour la santé de ses enfants.
Les postes marchaient mal au cœur de l’hiver, et, dans ces pays perdus, elle restait souvent quinze jours sans nouvelles ; elle exprima ses angoisses à son amie la princesse Lubomirska, qui se résolut à faire un petit voyage à Kowalowka pour voir les enfants et en donner des nouvelles à leur mère.