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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/162

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

est la seule de la sainte famille qui ait de l’embonpoint : tous les autres sont secs comme pendus ! »

Connaissant l’impétuosité du caractère d’Hélène et la vivacité qu’elle signale dans celui de madame de Badens, il est aisé de prévoir qu’il y aura des chocs ; on trouve en effet de fréquentes mentions de leurs querelles dans les notes de la comtesse.

« Madame de Badens s’est plainte à dîner que je lui avais dit des injures, hier au soir, après le jeu ; il est vrai que j’ai dit qu’elle jouait comme une vilaine et que je l’ai répété à dîner ; mon mari m’a donné tort.

» J’ai fait commander la voiture et j’ai fait faire ma belle promenade à madame de Badens, ce qui l’a tout à fait calmée ! Au retour les Badens ont passé l’après-midi dans ma chambre. »

On voit que les querelles s’apaisaient vite. Madame de Badens possédait une foule de recettes médicales plus bizarres les unes que les autres et la comtesse ne manquait jamais de les essayer, quitte à accabler l’Esculape de reproches si l’effet de l’ordonnance n’était pas immédiat. Un soir, Hélène se sentant très fatiguée, dut quitter la partie de quinze pour se coucher sur sa chaise