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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/17

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

elle savait cependant que les affaires de son mari étaient de nature assez compliquée. Les questions de partage soulevées entre le prince-évêque et sa nièce au sujet de l’héritage du prince Xavier avaient donné matière à contestations. L’intendant du prince, Sylvestrowicz, que nous connaissons déjà, devait arriver à Dubno pour en conférer avec le comte.

Hélène resta donc à Kowalowka seule avec ses femmes, qui étaient très nombreuses. Le comte, jaloux au delà de toute expression, ne permettait pas qu’un seul homme, sauf le jardinier, mît le pied dans sa maison en son absence, même pour les besoins du service ; des femmes seules devaient s’en occuper.

En dehors des servantes, la comtesse avait auprès d’elle un seul écuyer. Les officialistes, chancellistes, et gentilshommes de son mari, ne logeaient point au château[1].

  1. Il n’y avait pour ainsi dire pas de classe intermédiaire en Pologne. Des richesses immenses ou une extrême pauvreté, la magnificence et la misère, tels étaient les contrastes qu’on rencontrait partout. La classe noble était infiniment plus nombreuse que dans les autres pays. D’après les lois de la Pologne, tout homme était noble s’il prouvait « qu’il possède une terre libre ou que ses parents en ont possédé une, qu’il n’est attaché à aucun commerce, ni à aucune profession. Tous les nobles, selon la lettre