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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/186

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

dait une pension de mille ducats sur sa cassette particulière.

Comme on le voit, le commencement de son règne fut marqué par des tendances sages et bienveillantes. Il voulut être instruit de tout, et accueillit volontiers les pétitions de ses sujets. Mais bientôt la bizarrerie et la mobilité de son esprit se montrèrent dans de nombreux actes de son administration. Redoutant l’invasion des idées nouvelles, il établit une censure sévère, défendit l’entrée en Russie des livres français et bientôt de tous les livres étrangers ; il chercha à empêcher les voyageurs de pénétrer dans son l’empire et rappela ses sujets du dehors, puis il rendit les ukases les plus étranges et les plus despotiques. Madame Vigée-Lebrun raconte que parmi les ordonnances bizarres qui ont signalé son règne, une à laquelle il était fort pénible de se soumettre obligeait les femmes comme les hommes à descendre de voiture sur le passage de l’empereur ; or, il faut ajouter que l’on rencontrait fréquemment Paul Ier dans les rues, attendu qu’il les parcourait sans cesse, quelquefois à cheval, et souvent en traîneau, sans être escorté et sans aucun signe qui pût le faire reconnaître. Il n’en fallait pas moins se sou-