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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/188

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

loin. Souwaroff, voyant le découragement de ses troupes, fit creuser une fosse sur le chemin, et se coucha dedans.

— Couvrez-moi de terre, dit-il, et laissez ici votre général, vous n’êtes plus mes enfants, je n’ai plus qu’à mourir !

Ses grenadiers se précipitent aussitôt autour de lui et lui demandent à grands cris à escalader les pentes abruptes qu’ils avaient devant eux. Leur marche fut si rapide et si imprévue que les postes du sommet de la montagne, à peine gardés, tomb"`erent facilement en leur pouvoir.

Souwaroff menaçait déjà la droite de l’armée française massée derrière la Reuss, au pied du Righi, quand il apprit à la fois la défaite du général Hotze qui commandait le corps d’armée autrichien, formant l’aile gauche des Russes et auquel il était prêt à se joindre, et la déroute de Gortschakoff devant Zurich, le 25 septembre.

La colère du général fut telle qu’il poussa de véritables cris de rage, mais ne croyant pas la défaite de Gortschakoff décisive comme elle l’était, il lui envoya l’ordre de renoncer à la retraite et de marcher en avant, en annonçant à l’armée que Souwaroff les rejoignait. Renforcée par le corps