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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/19

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

a voulu participer à ma peine. Heureusement que tu as pris la berline, où en serais-tu avec la voiture ouverte et quelles inquiétudes ne m’aurais-tu pas données ?

» J’altends un mot de toi avec impatience, mais il faut passer la nuit sans espérer de le recevoir. Ah ! mon Dieu ! qu’elle va me paraître longue. Je ne trouve dans ma raison aucune force. Je supporterais tout, excepté ton absence.

» P.-S. — C’est mademoiselle Françoise qui couche ce soir dans ma chambre ; je les ai laissées maîtresses de faire ce qu’elles voudront là-dessus, pourvu qu’une d’elles me fasse cet honneur. »

Hélène, dans ce post-scriptum, a l’air de noter négligemment un détail sans importance ; il n’en est rien, et elle sait que la jalousie sans égale du comte exige qu’en son absence, une ou deux femmes couchent dans sa chambre. Cette tyrannie, loin de lui déplaire, l’enchante, et elle racontera plus tard que cette époque était la plus heureuse de sa vie.


« Le lendemain matin.


» J’ai pensé à toi, et cette idée m’a empêchée