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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/193

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

et je crois que c’est pour le bonheur de l’humanité que le ciel ne lui fait pas souvent ce triste présent. Semblable aux plantes que la moindre approche flétrit, un rien me froisse, et je ressens, ou je suis affectée de choses qui de feraient impression sur personne ! Que faire ? je vois qu’il y aura toujours bien loin de la manière dont j’aimerai à celle dont je pourrai être aimé. Je dois me regarder comme un être isolé, qui ne trouvera jamais à s’assortir !… Mais je dois te parler d’autres choses qui t’intéressent davantage.

» Crois-moi, Vincent, tu auras assez des affaires de droit, et des plans à faire pour l’amélioration de notre fortune, pour t’occuper ; laisse-moi le gouvernement de la maison, du peu d’économie qui nous restera, et du commerce de blé d’Odessa ; je me sens les forces nécessaires pour y suffire, si tu n’y mets pas d’obstacle, par des profusions et des spéculations dangereuses. Séparons les caisses, prends une somme aussi considérable que possible pour tes dépenses secrètes, et laisse-moi le soin de régler la caisse pour les payements à faire dans la maison, et l’économie, crois-moi, c’est le seul moyen de nous sauver de la ruine. Mais je ne puis voir