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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/233

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

barbe rousse ou noire et toujours crasseuse, teint livide, brèche-dents, nez long et de travers, le regard craintif et incertain, tête branlante, cheveux crépus épouvantables, genoux picotés de rouge et découverts, pieds longs, plats et en dedans, les yeux caves, le menton long, effilé, bas noirs troués et tombant sur leurs jambes desséchées et bonnets de grenadiers… »

» Le degré d’avilissement où les gouvernements les laissent, la pauvreté dont ils ne peuvent sortir, leur mauvaise nourriture, le mauvais air de leurs synagogues et de leurs rues perpétuent ces figures et ce costume dont on peut dire encore : Jacob genuit Isaac semblable à lui. Qu’on leur donne un habillement long et oriental avec un bonnet de même et de jolies couleurs, qu’on les décrasse ; l’habit oriental ôte la disgrâce et donne de la noblesse.

» Les Juifs ont des espèces de vertus ; jamais ivres, toujours obéissants, exacts et prévenant les ordonnances, sujets fidèles au souverain et jamais en colère, quelquefois hospitaliers et les riches aident leurs pauvres. Ils ne sont méchants qu’en Pologne où, pour se venger des humiliations, ils abusent de l’autorité qu’ils ont dans les villages. »