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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/248

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

quart d’heure, on entendit la voiture s’éloigner. « Ce serpent n’est plus sous mon loit ! » s’écria Hélène sans prendre garde à ses femmes qui l’écoutaient ; puis elle leur fit signe de s’éloigner et se jeta tout habillée sur son lit.

Ce qui se passait dans le cœur de la comtesse est difficile à décrire, elle-même ne savait ce dont elle souffrait le plus, de l’infidélité de son mari ou du choix d’une telle rivale : à dix heures le comte rentra. La douleur et l’humiliation oppressaient Hélène de telle sorte qu’elle ne put supporter plus longtemps cette torture en silence. Une explosion de cris de reproches et de sanglots accueillit son mari sans qu’elle s’aperçût qu’il était accompagné du médecin Wolff. Celui-ci fit signe au comte de laisser Hélène donner un libre cours à l’émotion qui l’agitait.

Enfin, elle sembla se calmer, mais refusant de se déshabiller-et, toujours en proie à une grande surexcitation nerveuse, elle se fit coiffer et voulut descendre dîner. À peine à table, en présence de Histz et des Hoffmann, elle se trouva mal et il fallut l’emporter dans sa chambre ; on profita de son évanouissement pour se hâter de la déshabiller et de la coucher.

La fièvre ardente qui s’empara d’elle se pro-