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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/261

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

yeux du monde une vulgaire coquette, obéissant à des caprices fugitifs.

Puis, il ajouta un argument qui devait aller droit au cœur de la comtesse : on avait élevé Sidonie dans le plus grand respect pour sa mère et dans une ignorance complète des aventures de Varsovie. La jeune fille brûlait de la connaître et se la représentait sous les traits les plus séduisants : comment la maintenir dans ces sentiments, avec l’éclat d’une séparation qui réveillerait fatalement les souvenirs du passé ?

Un tel langage, dans la bouche d’un homme qui eùt cu le droit d’en tenir un si différent, fait mieux ressortir que tous les éloges, la générosité, l’élévation et la bonté du prince de Ligne. Hélène en l’ut profondément touchée et répondit avec émotion qu’elle était prête à suivre la ligne de conduite que son beau-père lui tracerait. « Il n’y en a qu’une, dit-il : retourner auprès du comte, obtenir par la douceur votre départ pour Paris, échapper ainsi à l’ennui de la vie de Brody et à des contacts journaliers irritants pour tous deux ». « Mais ma fille, interrompit Hlélène, je veux revoir ma fille. « Vous la reverrez », dit-il, sans s’expliquer davantage.

Il n’osait prendre aucun engagement là-dessus,