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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/263

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Jablonowska où le prince vint me rejoindre. Puis j’écrivis une longue lettre à Sidonie, que je remis à d’Aspre qui accompagne le prince, je lui envoyai en même temps un joli médaillon où je plaçai une boucle de mes cheveux. »

On croit rêver en lisant ces lignes et en voyant Hélène rechercher avec tant de soin ce qui lui rappelle un passé qu’elle haïssait si peu de temps auparavant. Elle fait appeler les officiers de la suite du prince et reçoit avec bienveillance non seulement de simples lieutenants, mais un ancien postillon de son mari ! Elle voit son beau-père trois fois par jour et lui écrit entre deux visites.

Ce singulier changement tenait à plusieurs causes, mais la principale est aisée à deviner. La comtesse éprouvait pour le prince le sentiment de quelqu’un qui se noie pour celui qui le retire de l’eau. Arrivée à Léopol dans une situation qui lui semblait sans issue, elle trouvait une main bienfaisante qui lui ouvrait précisément la porte par laquelle elle souhaitait de passer. Le prince lui conseillait au nom de la sagesse la démarche qu’elle brûlait de faire par amour, mais dont elle rougissait ; ce précieux conseil lui sauvait l’humiliation en la colorant du nom de