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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/267

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

su inspirer le même sentiment à sa seconde femme, la comtesse Anna.

Nous avons recueilli de la bouche de ses arrière-neveux des détails qui feraient croire qu’il ne méritait


Ni cet excès d’honneur ni cette indignité


Le comte Vincent était remarquablement beau, distingué et élégant, ses manières affables séduisaient au premier abord ; mais, en l’observant de près, on découvrait en lui plus d’habileté que de franchise, plus d’égoïsme que de dévouement et une grande sécheresse de cœur. Il manquait de fermeté dans ses décisions et se laissait facilement influencer par des subalternes. Son immense fortune, toujours engagée dans ses entreprises commerciales ou dans des affaires aventureuses, ne donnait pas, à beaucoup près, les revenus auxquels il pouvait prétendre, ce qui lui causait souvent de l’humeur.

Quant à sa fidélité conjugale, nous sommes édifiés à cet égard, et il a beau protester sans cesse dans ses lettres de l’amour dont « il brûle pour son ange », cette phrase stéréotypée ne produit plus grand effet quand on la lit pour la cinquantième fois et qu’on sait les détails de sa vie, dans