Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
274
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


« Ce 21 janvier 1806.


» Je ne sais, ma chère maman, si vous avez reçu toutes mes lettres, je crains bien qu’elles soient perdues, car ne sachant jamais positivement où vous étiez, chacun me nommant une autre ville, les uns Leipzig, d’autres Paris, mais les petites Krasiscka m’ayant écrit qu’elles vous avaient vue à Brody, je prends le parti d’adresser celle-ci à madame de Bœsner afin qu’elle vous soit remise plus fidèlement, et j’ose me flatter que vous me répondrez.

» Qu’elles sont heureuses de vous avoir vue, chère maman ! Que j’aurais bien goûté ce bonheur. Tout ce qu’elles m’ont dit de vous a augmenté, s’il est possible, le désir que j’ai de vous voir. Ma tante Clary partage bien ce désir, elle me charge de vous dire que si elle avait su votre séjour à Dresde, elle n’aurait pas manqué de vous y aller voir et comme elle a été désolée qu’on ne l’en ait informée que quand vous en étiez partie. Toute-ma famille me charge d’un millier de compliments pour vous.

» Faites en sorte, ma chère maman, que je vous connaisse bientôt, c’est terrible d’être parvenue à l’âge de dix-neuf ans sans connaître sa mère et