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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/286

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

journée du 10 août le trouva lieutenant-colonel. Il fit partie de l’état-major de Dumouriez et passa avec le duc de Chartres dans l’armée autrichienne, où il devint aide de camp du général Clerfayt ; il se distingua à la bataille de Jemmapes, eut deux chevaux tués sous lui et fut fait capitaine des grenadiers de son père par l’archiduc Jean qui l’avait vu se jeter dans les rangs des républicains français pour reprendre le drapeau de sa compagnie et le rapporter.

À la bataille de Hohenlinden, 3 décembre 1800, où il commandait le régiment de l’archiduc Joseph, il se conduisit de la manière la plus brillante. À la tête d’un bataillon de grenadiers qu’il électrisait par son exemple, il voulut se faire jour au milieu des Français, mais blessé de deux coups de feu, il fut laissé pour mort et fait prisonnier. Il allait être passé par les armes comme déserteur, lorsque Ney le sauva en lui donnant un autre prénom, celui d’Eugène au lieu de Louis, ce qui empêcha d’établir son identité ; il fut rendu à la liberté le 26 janvier 1801[1]. Un mois après, il arrivait à Vienne rejoindre ses

  1. Le prince Louis épousa la comtesse Van der Noot de Duras dont il eut trois enfants dont deux moururent en bas âge. Le fils aîné, nommé Eugène en souvenir du nom de celui