Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/306

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
298
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

en revoyant les grands cloitres qui abritaient leurs jeux les jours de pluie, les bosquets où elle conspirait avec Choiseul et Morlemart, le préau où reposait « sa chère bienfaitrice ». Elle s’y promena longtemps, puis émue par tous ces souvenirs, elle partit après avoir pris l’adresse de la mère prieure, et revint à pied jusqu’à la place Vendôme, passant lentement dans les rues désertes et silencieuses. La moitié des hôtels étaient fermés, d’autres transformés en maisons de location avec des boutiques installées dans les rez-de-chaussée ; les armoiries enlevées au-dessus des portes cochères et remplacées par des inscriptions révolutionnaires. Dans d’autres hôtels les portiers n’avaient pas quitté leur poste et l’on pouvait entrevoir, par la petite porte ouverte, la vaste cour dans laquelle se succédaient autrefois les brillants équipages. Maintenant l’herbe croissait entre les pavés et envahissait jusqu’au perron.

Hélène eut le cœur si serré en rentrant de sa promenade, qu’elle ne put s’empêcher de pleurer en la racontant à son mari.

Mais elle avait hâte de revoir ses-amis. Les fidèles Badens avaient fait prévenir ceux qui étaient réinstallés à Paris, et la comtesse vit