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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/342

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

« J’ai reçu hier ta lettre de Verdun, mon cher Vincent, que tu es aimable, que tes lettres, que leurs expressions me touchent, m’enchantent ; en aucun temps de ma vie, elles n’ont été reçues avec plus de joie et d’émotion. Ah ! ceux qui disent que l’amour n’est pas un sentiment durable n’ont jamais connu le véritable. Je suis convaincue que celui qui m’animera pour toi-même dans la vieillesse, quand tous deux courbés par les années nous n’aurons de facultés que celle de la pensée, sera plus que de l’amitié. Je te verrai comme dans ta jeunesse et il me semblera que tu es seulement caché sous une enveloppe étrangère et passagère que mes yeux perceront toujours…

» Le temps se met au beau, j’en suis fort occupée et je m’écrie à tout moment : Mon mari aura du beau temps, il aura froid, il aura du vent, il aura de la pluie. On pourrait me dire comme dans le Sylvain : « Il semble en vérité qu’il ne pleut que sur lui », mais je ne vis qu’avec des gens qui t’aiment, t’apprécient et conçoivent aisément que l’on ne pense qu’à toi. »


« P.-S. — Je viens d’apprendre une nouvelle affreuse. Madame Sébastiani, heureusement accouchée d’une fille, vient de mourir, à la fleur de