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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/368

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

seul sous le dais, il était vêtu en pourpre et blanc, costume à la Henri IV, chapeau couvert de plumes. Quant à l’or et aux pierreries, productions de la terre, à qui appartiendraient-elles, si ce n’est à lui ? Le roi de Westphalie marchait seul devant le dais, il est tout à fait gentil, plus grand que l’empereur, plus mince, tout jeune et cependant il ne donne pas, il ne fait pas éprouver les sensations qu’inspire l’empereur. Serait-ce le pouvoir de l’imagination, elle est bien puissante chez les femmes capables d’aimer ce qui est grand et qui en porte l’empreinte. Je ne te parle pas des autres, le duc de Berg, le maréchal Ney, etc. Tout cela rentre dans la classe des héros connus.

» L’impératrice, gracieuse et bien mise, ayant la représentation voulue pour sa place, était dans la travée, mais celle que j’ai regardée, c’est la mère de l’empereur. La voilà, la plus heureuse d’entre toutes les femmes, voilà celle à qui aucun revers ne peut enlever, aucune puissance ne peut ôter la gloire d’avoir fait naître l’homme le plus extraordinaire que la suite des siècles ait produit. Qu’elle doit être fière ! un peuple immense courbé devant son fils, les voûtes retentissant d’acclamations, c’est le plus beau rôle de femme qu’il y ait au monde ! Elle est belle, paraît encore assez jeune