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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/372

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

plaisirs. À Tœplitz il se trouvait pour la première fois dans un milieu jeune et gai, animé par l’intarissable entrain du prince de Ligne.

On l’enrôla dans la troupe de comédie, composée de la princesse Clary, de ses enfants, de Sidonie et de la jeune Titine ; on joua des proverbes improvisés, et faisant effort pour vaincre sa timidité il s’en tira à merveille. Puis vinrent les courses de montagnes et les chemins escarpés où l’appui d’un bras est nécessaire ; on fit de grandes promenades dans les bois de Tœplitz, et chacun choisissant sa route, il était facile de suivre un sentier à l’écart et de causer tout bas. Le soir, au salon, la danse et les petits jeux permettaient encore un serrement de main et quelques mots bien tendres. D’ailleurs les usages allemands laissent aux fiancés une liberté plus grande qu’en France. François, enivré de cette vie nouvelle, sentait bouillonner en lui une fougue de jeunesse et de passion contenue jusqu’alors, il s’y abandonnait avec délices ; au bout de peu de temps, « il aimait à la folie sa fiancée » et n’essayait pas, de le cacher.

La jeune princesse, plus maîtresse d’elle-même, n’était pas moins heureuse au fond du cœur. Son enfance et sa première jeunesse s’étaient écou-