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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/398

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

sage, il est tout à fait comme l’a dépeint le prince de Ligne pendant la guerre contre les Turcs : »

Un autre émigré français, M. de Bonnay, que nous avons déjà vu, ne quittait pas l’hôtel de Ligne.

« M. de Bonnay a de l’esprit, mais un ton de suffisance et une manière d’être partout comme s’il était chez lui, qui me sont insupportables. Il est l’oracle de beaucoup de monde ici ; il n’a pas, comme M. de Damas, conservé l’amour de la France et de tout ce qui est français. Destiné à n’être rien, sous l’ancien régime, il fait ici le quelqu’un. »

La société habituelle du prince de Ligne se composait de quelques grands seigneurs de Pays-Bas, comme lui fixés à Vienne, entre autres le prince de Stahremberg, son ami de cœur, avec lequel il faisait et disait cent folies, et de quelques émigrés français de haute volée, tels que le prince de Lorraine[1] et sa mère la comtesse de

  1. Charles-Eugène de Lambesc, grand écuyer de France, né le 25 septembre 1751, fils du comte Charles-Louis de Lorraine, comte de Brionne, et de Julie de Rohan Rochefort. Le prince de Lambesc avait émigré avec tout son régiment en juillet 1789 à la cour de Vienne où il fut accueilli avec empressement, ainsi que son frère, le prince de Vaudemont, ancien prétendant d’Hélène. Ils eurent le rang de princes lorrains et prirent