Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/400

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
392
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

charmait, heureux d’étudier de près ce modèle du siècle passé.

« La stature du prince, dit François, est grande et forte, sa figure majestueuse, ses manières nobles et pleines d’aisance. Ses cheveux blancs, bouclés et légèrement poudrés encadrent son beau visage à peine ridé. Un sourire charmant, une expression de bonté mélangée de finesse et de malice comme sa physionomie.

» Sa bouche est grande et gracieuse, son large front intelligent respire la sérénité. Son regard est vif, parfois ses yeux semblent lancer du feu ; tout en lui exprime la franchise. Il est non pas aimé, mais adoré de ses amis, sa famille à pour lui un véritable culte ; personne n’échappe à la séduction de sa personne et de son esprit. Il porte toujours l’uniforme de capitaine de trabans[1] dont il vient de recevoir le grade : sur sa poitrine sont enlacés le cordon de Marie-Thérèse et l’ordre de la Toison d’Or. »

Le prince conduisit ses deux jeunes amis chez ses belles-sœurs, les princesses de Lichtenstein, derniers débris de la société du Belvéder de

  1. La compagnie de trabans dont le prince de Ligne fut nommé chef en 1807, était la garde habituelle du palais de l’empereur : c’était un poste fort élevé.