Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/407

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
399
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

bilité, souvent de profondeur, c’est comme sa personne ; joignez à cela beaucoup de mémoire et d’érudition. Je ne parle pas de son esprit, de ses connaissances, de sa bravoure, tous ces avantages qu’il possède au plus haut degré sont trop connus : Qu’il est fâcheux que, pour un bon mot, il sacrifie celui dont il vient de dire et dont il pense même beaucoup de bien ! »

Par un compromis de bon goût, jamais un mot sur la politique ne fut échangé entre madame de Staël et le prince de Ligne, ils n’auraient point pu s’entendre sur un fait quelconque touchant la Révolution. Cetle simple liaison ne tarda pas à devenir une amitié sérieuse, dont madame de Staël donna les preuves peu de temps après. Elle publia deux volumes extraits des œuvres trop volumineuses du prince. Ce choix fait avec un goùt parfait, réveilla en France le souvenir de celui qui avait fait si longtemps l’agrément de la ville et de la cour, et obtint un grand succès. Madame de Staël disait du prince : « C’est le seul étranger qui, dans le genre français, soit devenu modèle au lieu d’être imitateur. »

Le comte et la comtesse François passèrent trois semaines à Vienne. Malgré l’excellent accueil qu’ils y reçurent et la sympathie particu-