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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/428

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

moi, mon chagrin, et mon cœur déchiré. — Au nom de Dieu, mon Hélène, n’en crois rien, possède-toi, ne fais pas triompher les misérables de leur cruelles méchancetés ! Sans doute le passé n’est plus en notre pouvoir, mais la honte, mais de longs regrets, mais une conduite réglée et suivie ne comptent-ils pour rien, n’ont-ils pas effacé une faute suscitée par le dépit et soutenue par le besoin de s’étourdir. Mais maintenant, mais à l’avenir, je te jure, ma chère Hélène, que la beauté la plus parfaite ornée de toutes les grâces ne me rendrait pas infidèle, ne me distrairait pas de la tendresse la plus exaltée et de l’amour que j’ai senti, uniquement pour toi depuis que je te connais, que je t’ai consacré, et que je sentirai de même jusqu’à la fin de mes jours.

» Ah ! mon Dieu, chère Hélène ! pourquoi soupirais-je après l’instant de te rejoindre au plus tôt, probablement pour ne plus te quitter jusqu’à la mort ?… »

Nous avouons que cette défense nous semble assez embarrassée, elle suffit cependant pour calmer momentanément les inquiétudes de la comtesse qui reçut le messager porteur de la lettre comme un sauveur et répondit aussitôt.

« Je venais de terminer ma première lettre où tu