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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/43

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

» Plus je réfléchis à ta situation avec la Grande-Chambellane et plus je suis persuadée qu’une entrevue éloignera la fin des affaires. Si elle t’aime, en te revoyant elle t’aimera davantage ; si tu lui es indifférent, quel besoin a-t-elle de te voir ? ce ne peut être qu’un moment désagréable pour tous deux. Mais comme il se peut qu’elle croie que tu ne désires pas de bonne foi le divorce, le mieux serait que tu lui écrives directement tes intentions, puisqu’elle a paru toujours le désirer.

» Enfin, mon cher Vincent, tout demande que cette grande affaire soit traitée avec suite et chaleur. Elle ne sera pas pressée de terminer si elle t’aime, elle n’a pas besoin de former d’autres liens et même elle n’en a pas le désir. Si elle ne t’aime pas, elle n’aimera rien, et, dans ce cas-là, libre et tranquille, elle n’a pas besoin du divorce pour faire ses volontés. Nous sommes les seules parties intéressées.

» En attendant, il faut se consoler des tracasseries que nous donne la Grande-Chambellane ; elle a beau faire, quand même elle ferait casser notre mariage, elle sera toujours avec ses. manières plus malheureuse que nous. Nous aurons les douceurs de l’amour, elle aura le plaisir de la