Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
37
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

sang-froid est outrageant et la vérité, qui serait le seul parti à prendre, aigrirait. Tout cela ne remplirait pas le seul but, qui est d’en finir. La Podczaszyne[1] m’a fait prier de l’aller voir.

» Adieu, cher ange, à demain. »


LA COMTESSE HÉLÈNE AU COMTE VINCENT


« Je suis persuadée que la Podczaszyne ne désire te voir que pour t’engager à accorder une entrevue dans laquelle elle se flatte de rallumer tes feux mal éteints. On va te vanter ses charmes, ses grâces et ses talents acquis dans ses voyages. Quand je réfléchis en moi-même et que je me consulte s’il est vrai qu’il se soit fait en la Grande-Chambellane un changement si avantageux, je ne sais si je ne voudrais pas que tu la visses avant ton divorce : les regrets, quand le mal serait sans remède, me sembleraient bien plus humiliants et ma délicatesse est alarmée d’un sacrifice dont tu ignores la valeur. Je tremble donc que ma mauvaise destinée ne m’ait placée entre le désespoir de te voir infidèle ou celui d’avoir fait ton mal-

  1. La dame désignée sous ce titre était l’amie intime de la Grande-Chambellane et la femme du grand échanson.