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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/50

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

» Adieu, cher ange, je te baise avec passion. »


LA COMTESSE HÉLÈNE AU CONTE VINCENT


« Ce 1er février.


» Encore une lettre et tu n’arrives pas ! Mon impatience est au comble : reviens, mon cher Vincent, ou ne me tourne pas la tête dans tes lettres ! Le major Hoffmann ne revient pas, mon oncle le retiendra peut-être longtemps. Cela me désespère ; ne trouble pas ma raison si tu veux que j’en aie.

» Tu te plains que mes lettres n’ont pas la véhémence des tiennes ; nous remplissons chacun ce que l’amour nous inspire ; ce qui est un charme dans l’amant serait de l’effronterie dans l’amante. » Tu es plus ardent et plus impétueux, je ne suis pas moins tendre, mais plus délicate. Ah ! crois-moi, Vincent ! si l’amour le plus vif n’est pas dépeint dans mes lettres, c’est que je laisse aux femmes indifférentes et trompeuses ces expressions hardies et voluptueuses dont elles ne rougissent plus et qu’elles peuvent écrire sans émouvoir ni leur cœur ni leurs sens ; mais moi, mon