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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/65

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

avec plusieurs autres évêques[1] et sénateurs, dans le palais de Bruhl qu’on leur donna pour prison.

On disait avoir trouvé dans les papiers du général russe Igelstrohm, qui commandait à : Varsovie, la liste des seigneurs polonais vendus, à la Russie et le chiffre des pensions que leur payait cette puissance. Le nom de l’évêque Massalski figurait en tête de la liste et ce fait devait lui coûter cher. D’après les explications données par sa nièce, le prince-évêque recevait en effet une rente de la Russie, mais ce n’était qu’une indemnité de la portion de ses biens de Lithuanie pris par cette puissance dans le dernier partage et la liste du général Igelstrohm contenait simplement le nom des seigneurs polonais auxquels des indemnités de ce genre étaient payées[2].

Quoi qu’il en soit, Kosciusko lui-même, ne voulant point sacrifier les prisonniers sans être sûr de leur culpabilité, fit nommer une commission pour instruire le procès selon les formes légales. Cela permettait en tout cas de gagner du

  1. Les évêques arrêtés étaient sénateurs ; on s’en prenait à leur rôle politique et non à leurs fonctions ecclésiastiques.
  2. Telle est la version donnée par Hélène et dont nous ne prenons pas la responsabilité.