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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/89

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

taire, plus plantée et plus cultivée ; et cependant le pays ne me paraît plus le même. Hélas ! c’est que mon Hélène n’est plus auprès de moi : ta présence embellirait tout, tu charmerais la nature autour de moi. Oh ! ma chère Hélène, quelle différence ! Je suis seul, je suis triste, triste jusqu’au fond du cœur ; mais je me plais dans ma solitude, dans ma tristesse, car j’ai avec moi l’amour, l’amour le plus tendre ! Il me console, il me soutient, il me donne du courage et de l’espérance ; daigne, mon Hélène, le partager avec moi et nous serons encore heureux, nous le serons toujours. Conserve ta santé ; elle est comme toi l’objet et la source de mon bonheur, celui de nos enfants ; c’est un trésor qui est devenu notre bien, tu ne peux en abuser sans crime, mon Hélène !

» N’oublie pas ton mémoire, ma chère Hélène, et la lettre pour la comtesse de Stackelberg ; mais tu m’en enverras aussi une pour ta tante, la Radzivill[1] ; et, sans entrer dans aucun détail, prie-la de nous être utile.

» Tu logeras, ma chère Hélène, dans la même chambre que moi ; ton lit sera à la place du

  1. La princesse Radzivill était la femme du propre frère de la mère d’Hélène, le prince Radzivill.