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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/97

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

coup d’œil[1]. Vous choisirez dans le nombre celui que vous jugerez le plus propre à arranger mes affaires d’intérêt et même celles de cœur.

» Je vous félicite, mon chat, de l’heureuse espérance que vous donnent vos affaires, je vous félicite de votre bonheur, je vous félicite de ce que vos enfants se portent bien ; je vous en joins ici le témoignage de madame Lépine ; enfin tout concourt à vous rendre heureuse.

» Je crois votre mari parti pour Pétersbourg ; je ne l’aime guère quand il me présente son respectueux hommage, je l’aime bien mieux quand il m’embrasse, et c’est ce que je vous prie de lui dire dans l’occasion.

» Vous êtes dans le pays des ours, des loups et des cerfs, si vous vouliez bien m’apporter une peau de cerf, vous m’obligeriez extrêmement ;

  1. « Le roi ouvrit le grain de millet et l’étonnement de tout le monde ne fut pas petit quand il en tira une pièce de toile de 400 aunes, si large que tous les oiseaux, les animaux et les poissons y étaient peints avec les arbres, les fruits et les plantes de la terre ; les rochers, les raretés, les coquillages de la mer ; le soleil, la lune, les étoiles, les astres et les planètes des cieux. Il y avait encore le portrait des rois et des autres souverains qui régnaient pour lors dans le monde ; celui de leurs femmes, de leurs maîtresses, de leurs enfants et de tous leurs sujets, sans que le plus petit polisson y fût oublié. » (La Chatte blanche, par madame d’Aulnoy).