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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/12

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VII
INTRODUCTION

sombre, c’est là, disons-nous, qu’étaient égarés les cahiers fort peu huguenots de la petite princesse Massalska, dont les riantes couvertures bleues, jaunes et rouges, contrastaient avec leurs sévères voisines.

Leur caractère d’authenticité est incontestable, leurs marges chargées de caricatures enfantines, de plaisanteries griffonnées par elle ou par ses amies, comme pourraient le faire des collégiens, le vieux papier jauni, l’encre pâlie, les gros caractères tracés d’une main mal assurée au début mais qui s’affermit peu à peu, le style négligé et incorrect dans les premiers chapitres et devenant dans les derniers d’une élégance remarquable, tout se réunit pour prouver que ces Mémoires sont bien réellement ceux d’une enfant précoce et intelligente dont on suit avec intérêt le développement.

Nous avons dit qu’ils n’étaient point destinés à la publicité. En effet, la princesse, morte quarante ans après les avoir écrits, n’en parle que deux fois dans sa correspondance et sans avoir l’air d’y attacher de l’importance ; elle dit simplement qu’un jour, à Bel-Œil, chez le prince de Ligne son beau-père, elle lul quelques fragments de Mémoires qu’elle avait écrits étant petite et qu’ils