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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/129

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

» Il me semblait que madame de Rochechouart et sa sœur avaient une manière à elles et un ton que nous prenions toutes, je dis celles qu’elle faisait venir chez elle. Les femmes du monde étaient émerveillées de la manière dont nous nous exprimions. Mademoiselle de Conflans surtout ne disait rien comme les autres, et il y avait du trait dans ses moindres paroles. »

La société de madame de Rochechouart et les conseils plein de tact et de finesse qu’elle donnait à ses jeunes filles, les préparaient merveilleusement au rôle qu’elles étaient destinées à jouer dans le grand monde. À notre époque de sans gêne et d’égalité, nous n’avons pas la plus légère idée de ce qu’était autrefois le bon ton et le bel usage, ni de l’importance qu’on attachait à toutes les nuances de la politesse. « La politesse, le goût, le ton, étaient une espèce de dépôt que chacun gardait avec soin, comme s’il n’eût été confié qu’à lui. Les femmes surtout étaient les premiers soutiens de ces bases de l’agrément de la société[1]. »

« Je noubliera jamais ce qui m’arriva un jour avec madame de Rochechouart ; elle m’avait

  1. Les Femmes, par le vicomte de Ségur (t.{{lié}II, Règne de Louis XV).