prit, quatorze ans ; mademoiselle de Barbantanne, quinze ans, ayant l’air d’un garçon, fort polissonne, jolie, dansant très bien.
» Notre emploi était d’accompagner la portière, quand elle allait ouvrir sa porte de clôture. C’était un exercice perpétuel, tantôt des maîtres, tantôt des médecins et puis les directeurs ; enfin mesdames de Fumel et de Pradines, les deux portières, étaient le soir sur les dents ; nous n’aimions pas la première, qui était aigre, sèche et méchante.
» Le tour[1], où je fus mise après, me plut davantage, on voyait un monde énorme toute la journée, j’étais là avec Aumont, Cossé et Chalais, toutes aimables.
» Les deux tourières, mesdames de Calvisson et de Nogaret, élaient sœurs, la dernière aimant beaucoup la lecture et fort instruite.
» Il fallait sonner toutes les personnes que l’on demandait et chacune avait un timbre ; c’était assez difficile de ne pas se tromper, car l’une avait 3, 8, et carillon, l’autre V, 8, et carillon ; enfin c’était à n’en pas finir.
» Aumont avait dix-huit ans, des talents, de
- ↑ Deux dames tourières, cinq pensionnaires.