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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/168

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

dit qu’elle n’était pas en état, et qu’elle viendrait seulement se prosterner au milieu du chœur. Rien ne m’a affecté davantage que quand elle parut à la porte de la sacristie, pâle comme la mort, le regard éteint, soutenue par deux religieuses, Mademoiselle de Guignes, qui portait son cierge, était si tremblante, qu’à peine pouvait-elle marcher. Madame Sainte-Magdeleine, car c’était le nom que mademoiselle de Raslignac avait pris, s’avança jusqu’au milieu du chœur où on l’aida à se prosterner. On étendit sur elle le drap mortuaire et on chanta le Miserere de La Lande, qui fut chanté par nous, ainsi que le Dies iræ et le Libera des Cordeliers, qui est une musique superbe. Le tout dura une heure et demie, car on leur dit les prières des morts pour les avertir qu’elles sont mortes au monde.

» Le soir même, comme elle avait la fièvre, on la mit à l’infirmerie, où elle resta six semaines. Quand elle fut relevée, on la fit réfectorienne ; mais sa santé ne se rétablit point, Elle est dans une langueur qui intéresse tout le monde et que tout le monde cherche à dissiper, en tâchant de lui rendre la vie agréable. »