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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/213

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

manière ouverte qu’il a toujours eue avec lui, et que, de plus, sa lettre n’eût point l’air d’une lettre communiquée. L’abbé[1] en a été parfaitement content.

» Nous sommes convenus de tout ce qui entrerait dans la sienne, il traitera solidement l’article de la dot, il fera toutes les réflexions nécessaires. Il a même ajouté que, pour aider un peu l’esprit indécis de l’évêque, il joindrait à sa lettre un modèle de la réponse qu’il devra faire à M. de Mirabeau. Il a usé souvent de cette méthode avec succès, dans d’autres affaires.

» Il me paraît peu alarmé de la concurrence du prince moderne[2], et, suivant la marche de son esprit, qui est de croire tout ce qu’il désire, il ne doule pas du succès de notre affaire, et il la mènera vivement. »

Le marquis de Mirabeau n’était peut-être pas un négociateur bien choisi, et, à coup sûr, n’était pas conciliant ; mais, malgré sa violence, son caractère tyrannique et la bizarrerie de ses idées,

  1. L’abbé Baudeau, qui connaissait bien le caractère de l’évêque, ayant été attaché à son service en 1772, lors de son premier séjour à Paris.
  2. Le prince Frédéric de Salm.