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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/274

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

tout en ne partageant pas ses goûts mondains était heureux de son bonheur et la laissait s’y livrer sans contrainte.

Aussitôt après son arrivée, Hélène fut présentée à la cour des Pays-Bas ; la famille de Ligne possédait un magnifique hôtel à Bruxelles, situé près de Sainte-Gudule, et y résidait souvent l’hiver. Le vice-roi était alors le prince Charles de Lorraine, il avait épousé la sœur de Marie-Thérèse, l’archiduchesse Marie-Anne[1], dont il était veuf à cette époque.

Le prince de Lorraine venait souvent chasser à Bel-Œil : « Il était si bon, que cela paraissait dans ses colères, si, par hasard, il en avait ; par exemple, à la chasse, où il faisait l’important en

  1. Ce prince habile et brave fut un général malheureux. Vaincu par les Prussiens en 1742, lorsqu’il commandait l’armée autrichienne en Bohème, il le fut de nouveau en Alsace en 1745. L’affabilité de ses manières, son goût pour les arts et pour les lettres et sa bonté le faisaient adorer de tous ceux qui l’approchaient. Son administration paternelle a laissé en Belgique les souvenirs les plus durables. Sa générosité était sans bornes, sa dotation considérable (600,000 Florins de Brabant) ne lui suffisait point. Il se ruinait par ses prodigalités ; mais les sciences, les arts prospéraient ; les écoles de peinture, les collèges s’élevaient dans chaque ville. De nouvelles routes furent créées, des encouragements ranimèrent l’industrie mourante, on ouvrit un transit général par les ports de Flandre vers le pays de Liège, l’Allemagne et la France.