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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/81

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

tier ; elles prirent de l’eau bénite et ne s’aperçurent point comme elles s’accommodaient. Mais le jour vint, vers la fin des matines ; ainsi, se voyant toutes balafrées d’une manière si étrange, elles se mirent si fort à rire les unes et les autres, que l’office en fut interrompu. On se douta que ce trait partait de la classe, on fit le lendemain des perquisitions, mais on ne put jamais savoir qui c’était.

» Quelques jours après, nous fîmes un autre tour. Les covdes des cloches, qu’on appelle les Gondi, parce qu’elles ont été bénites par l’archevêque de Paris de ce nom, servent à sonner l’office les jours ouvriers et sont placées derrière le chœur, car les bourdons et les cloches solennelles sont dans un autre clocher qui donne au dessus du chœur. Ces cordes donc passent par une tribune, qui est placée derrière le siège abbatial. Nous montâmes là et nous attachâmes fortement nos mouchoirs aux cordes des cloches. Quand la novice, qui devait sonner matines, vint, elle eut beau faire. Elle croyait sonner, mais, quand cela venait au nœud, cela arrêtait, et les cloches ne remuaient pas ; ainsi ces dames qui attendaient le premier coup de matines pour descendre n’arrivaient pas, la religieuse était rendue de sonner. Enfin quelques-unes, voyant que l’heure des ma-