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Page:Pergaud - La Guerre des boutons, 1912.djvu/120

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la guerre des boutons


souvient, Longeverne était rouge, et Velrans blanc, oui, n… d. D… ! je m’en doutais ; les mal élevés ! c’est ça leur religion, montrer son cul aux honnêtes gens ! Race de curés, race de brigands ! ah ! les salauds ! que j’en attrape un !

Et ce disant, Zéphirin, après avoir souhaité aux gosses de bien s’amuser et d’être toujours sages, était entré boire sa petite « purée » chez Fricot.

— Il crevait de soif ! continua La Crique ; aussi elle n’a pas fait long feu, maintenant il sirote la seconde ; j’ai laissé Chanchet et Pirouli là-bas pour le surveiller et venir nous prévenir au cas où il sortirait avant mon retour.

— Ça va très bien ! conclut Lebrac, se déridant tout à fait. Maintenant quels sont ceusses qui peuvent rester encore un petit moment ici ? Nous n’avons pas besoin d’être tous ensemble, au contraire !

Huit se décidèrent, les chefs naturellement.

Gambette, parmi eux, fut plus long à prendre une résolution, il habitait loin, lui ! Mais Lebrac lui fit remarquer que les Gibus restaient bien et que, comme c’était lui le plus leste, on aurait sûrement besoin de son concours. Stoïque, il se rendit aux raisons de son chef, risquant la raclée paternelle si l’alibi ne prenait pas.

— Maintenant, vous autres, exposa Lebrac, c’est pas la peine de vous faire engueuler à la maison,