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Page:Pergaud - La Guerre des boutons, 1912.djvu/132

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la guerre des boutons


– C’est que, hasardèrent plusieurs voix, mon vieux, tu sais, il ne faisait guère chaud hier au soir, on en était tout « rengremesillé » avant la charge.

– J’avais la peau comme une poule déplumée, moi, déclara Tintin, et le zizi qui fondait « si tellement » que y en avait pus.

– Et puis les Velrans ne veulent pas venir ce soir. Hier, ils ont trop eu le trac. Ils ne savaient pas ce qui leur arrivait dessus. Ils ont cru qu’on tombait de la lune.

– C’était pas ce qui manquait, les lunes, remarqua La Crique.

– Sûrement que ce soir ils vont muser à ce qu’ils pourraient bien trouver et on en serait pour se moisir là-bas, sur place !

– Si Bédouin ne vient pas ce soir, il peut venir quelqu’un d’autre (il a dû blaguer chez Fricot) et on risque bien plus encore de se faire piger ; tout le monde n’est pas aussi décati que le garde !

– Et puis, nom de Dieu ! non ! je ne me bats plus à poil, articula Guerreuillas, levant carrément l’étendard de la révolte ou tout au moins de la protestation irréductible.

Chose grave ! Il fut appuyé par de très nombreux camarades qui s’en étaient toujours remis docilement aux décisions de Lebrac. La raison de ce désaccord, c’est que la veille, au cours de la charge, en plus du froid ressenti, ils s’étaient en outre qui