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Page:Pergaud - La Guerre des boutons, 1912.djvu/341

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la guerre des boutons


de rage, des sanglots d’un homme qu’on assassine parvenaient bien jusqu’à leurs oreilles, ils ne s’en soucièrent point.

Bientôt, par degrés, l’autre reprenant conscience et se sauvant à toute allure, les sanglots et les cris et les hurlements diminuèrent et l’on n’entendit plus rien.

Alors Lebrac commanda.

— Il faut aller prendre à la cabane tout ce qui peut servir encore et aller le cacher ailleurs en attendant.

À deux cents mètres de là, dans le taillis, une petite excavation, insuffisante pour remplacer celle que l’on venait de perdre par le crime de Bacaillé, pouvait, faute de mieux, abriter momentanément les débris de ce qui avait été le palais de gloire de l’armée de Longeverne.

— Il faut tout apporter, ici, décida-t-il. Et immédiatement la majeure partie de la troupe s’occupa à ce travail.

— Fichez aussi le mur en bas, compléta-t-il, enlevez le toit et murez la provision de bois ; il faut qu’on ne voie plus rien de rien.

Les ordres étant donnés, pendant que les soldats vaquaient à ces corvées réglementaires et pressées, il conféra avec les autres chefs : Camus, La Crique, Tintin, Boulot, Grangibus et Gambette.

Ce fut une conférence longue et mystérieuse.

L’avenir et le présent y furent confrontés au