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Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/15

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jusques au soir de son eage) quand les Cieulx nous enviantz tel heur la nous ravirent, ô Dames Lyonnoises, pour vous laisser achever ce, qu’elle avoit si heureusement commencé : c’est a sçavoir de vous excerciter, comme elle, a la vertu, & tellement, que, si par ce sien petit passetemps elle vous à monstré le chemin a bien, vous la puissiez si glorieusement ensuyvre, que la memoire de vous puisse testifier a la posterité de la docilité & vivacité des bons espritz, qu’en tous artz ce Climat Lyonnois à tousjours produict en tous sexes, voire assés plus copieusement, que guere autre, que lon sache. Qui est la cause, qui m’à meu, entre les autres persuasions, a vous communiquer ce peu de commencement, que son affectionné mary à trouvé parmy ses brouillars en assés povre ordre, comme celle, qui n’estimoit sa facture estre encor digne de lumiere jusques a ce, que le temps la luy eust par frequent estude & estendue, & lymée. Et pource en la mesme sorte que luy, & moy avons trouvé Epygrammes, Chansons, & autres diverses matieres de divers lieux, & plusieurs papiers confusément extraictz, les vous avons icy, quasi comme pour copie, mis en evidence, tant pour satisfaire a ceulx, a qui privément en maintes bonnes compaignies elle les recitoit a propos, comme la plus part