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Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/26

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Me font cuyder la premiere du monde.


Que d’avoir mal pour chose si louable,
Comme a chascun son grand contentement,
Tout bon esprit (tant soit peu raisonnable)
Le pourra croire, & par bon jugement.
Mais si voulez congnoistre clerement,
Lequel des deux à sur plaisir puissance,
Fauldra gouster d’un meur entendement
L’heur, & malheur de vostre congnoissance.


Je t'ai promis au soir, que pour ce jour
Je m’en irois a ton instance grande
Faire chés toy quelque peu de sejour :
Mais je ne puis : parquoy me recommande,
Te promectant m’acquicter pour l’amande,
Non d’un seul jour, mais de toute ma vie,
Ayant tousjours de te complaire envie.
Donc te supply accepter le vouloir,
De qui tu as la pensee ravie
Par tes vertus, ta grace, & ton sçavoir.


Sçais tu pourquoy de te veoir j’euz envie :
C’est pour ayder a l’ouvrier qui cessa
Lors, qu’assembla en me donnant la vie,