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Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/50

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Comme le feu, a force, & vehemence :
Et celle là n’est jamais consumee :
Car sa vigueur s’augmente en sa clemence.


Je n’oserois le penser veritable,
Si ce n’estoit pour un contentement,
Qui faict sentir, & veoir ce bien durable
Par la doulceur, qui en fort seulement.
De tous les heurs c’est le commencement :
J’en fais tesmoing le sçavoir estimable.
Est ce le bien qu’on dict tant incroyable ?
Je ne le croy, & le sçay seurement.


En lieu du bien, que deux souloient pretendre,
Je veulx le mal toute seule porter :
Puis que malheur ainsi me veult surprendre,
Il est besoing qu’apprenne a supporter.
O foy, amour, plaisir, se contenter,
Ce n’est moyen de mon mal subvertir.
Helas j’ay bien cause de regrecter
Ce, qui souloit en deux se despartir.


Un seul je hais, qui deux me faict aymer
Plus par pitié d’aveuglee jeunesse,
Qui trouve doulx ce, que je trouve amer,