Aller au contenu

Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et toutesfois d’une masque couverte,
Se tenant loing de celle gent infame :
En faictz discrete, & en parler diserte,
Sur la grand Dame ayant tousjours l’œil droict,
Maulgré la Royne a l’avarice experte :
Ceulx, qui fuyoient le faulx, aymant le droict,
La fuyoient tous, & la tenoient de pres,
Dont ilz estoient louez en maint endroit :
Bien que souvent par les malings d’aupres
Fussent mocquez, secrettement apart,
Et en public par motz & signe expres :
Mais la grand Dame allant en mainte part,
Tousjours tournoit sa veue çà, & là,
Dont ilz avoient maulgré la Royne, part.
Et tellement, qu’elle, voyant celà,
Pour les ouyr les faisoit approcher :
Car onc a nul elle ne se cela.
Quand quelqu’un d’eulx la pouvoit attoucher,
Et bien au long son vouloir luy deduire,
Elle l’avoit plus, que les autres, cher :
Tant qu’ilz venoient par sa clarté a luyre
Par dessus tous, veu qu’elle les voyoit
Ne la vouloir par les autres seduire.
Aussi desjà trop elle s’ennuyoit
Des importuns, & de leur grand audace,